Comment les applications créent des besoins artificiels

Comment les applications créent des besoins artificiels

Le marketing du besoin par les applications logicielles

📝 De nos jours, nous sommes constamment entourés d’une multitude d’applications qui nous promettent d’améliorer notre vie, de répondre à nos besoins et de nous rendre plus efficaces. Et par de multiples applications qui nous renvoient une image de nous un peu irréelle (👉 les réseaux sociaux !). Mais avez-vous déjà remarqué que certaines de ces applications semblent créer un besoin que nous n’avions pas auparavant ? Il est de plus en plus évident que le marketing numérique joue un rôle essentiel dans la manière dont ces applications sont conçues et promues.

Il est important que j’écrive quelque chose à ce sujet, parce qu’on pourrait vite se sentir noyé dans la masse des proposions d’applications, de logiciels qui sont censés sauver nos vies au travail, voire même nos vies quotidiennes et personnelles. Leur message commercial nous touche toujours, même si l’application est gratuite.

Dans cet article, nous explorerons pourquoi les applications créent souvent un besoin artificiel et comment cette stratégie marketing influence notre comportement en ligne.

Les applications créent un besoin que nous n’avions pas ​
Les applications créent un besoin que nous n’avions pas

L’approche de la rareté

Certaines applications adoptent une stratégie de rareté en rendant leurs fonctionnalités ou leur contenu exclusif pour attirer les utilisateurs. En limitant l’accès à certaines fonctionnalités, ces applications suscitent le désir et la curiosité chez les utilisateurs, les incitant ainsi à payer pour accéder à des options supplémentaires. Cette technique joue sur notre peur de manquer quelque chose d’important, créant ainsi un besoin de possession ou de statut. C’est ce qu’Elon Musk essaye de faire avec X. Mais c’est aussi le cas de Linkedin ou pour les chercheurs de sites « prédateurs » (qui moissonnent des données sans demander d’autorisation) comme Academia. On a vite fait de ressentir du FOMO en ne nous rendant pas sur ces applications (FOMO, peur de louper quelque chose).

L’effet de mode

Le marketing digital met souvent l’accent sur la tendance et le statut social. Les applications peuvent exploiter cet effet de mode en proposant des fonctionnalités ou des expériences qui deviennent rapidement populaires et incontournables. Les utilisateurs peuvent alors se sentir obligés de télécharger ces applications pour être dans l’air du temps, même si elles ne correspondent pas réellement à leurs besoins spécifiques. C’est le cas de réseaux sociaux comme Tik Tok ou Instagram qui constituent des « opportunités » pour les créateurs de contenu d’élargir leur public, et d’être à la page. Un influenceur qui resterait sur Facebook sera moqué. Pour autant, il faut bien penser que les effets de mode sont rapides. Instagram a mis à peine dix ans pour devenir essentiel aux influenceurs. YouTube aura mis dix ans également. Toutefois, ces dernières changent fréquemment d’axe (intégration des stories, des shorts, etc.) dès que l’effet de mode est passé et que la concurrence arrive. Beaucoup d’applications de productivité ont disparu ou ont été racheté comme Microsoft To Do List qui a racheté Wunderlist, etc.

La personnalisation et la recommandation

Les algorithmes sophistiqués des applications analysent constamment nos comportements en ligne pour nous proposer des contenus personnalisés et des recommandations. Cela peut renforcer notre sentiment de dépendance à ces applications, car elles semblent comprendre nos préférences mieux que nous-mêmes. En conséquence, nous développons souvent un besoin de rester connectés à ces plateformes pour ne pas manquer de nouvelles recommandations ou découvertes. Pinterest fonctionne beaucoup sur la recommandation. Et les réseaux sociaux se sont embarqués là-dedans également, ne présentant parfois plus aucune publication personnelle, mais uniquement celles des influenceurs.


📝 Comment les applications de productivité ont créé de nouveaux besoins : l’impact du marketing numérique

Bureau
Bureau

Les applications de productivité et de gestion des tâches quotidiennes se multiplient, promettant de nous rendre plus organisés, efficaces et performants. Cependant, il est intéressant de se demander si nous avions réellement besoin de ces outils auparavant, alors que le papier et un simple crayon suffisaient. 🖊️ 📄

La tentation de la technologie

Les applications de productivité attirent souvent les utilisateurs en leur promettant des fonctionnalités avancées, des rappels intelligents et des synchronisations en temps réel. Ces caractéristiques peuvent sembler très attrayantes, mais nous pouvons nous demander si elles sont réellement nécessaires pour gérer nos tâches quotidiennes. Avant l’avènement de ces applications, nous étions capables de nous organiser avec un simple calendrier papier et un crayon, sans être constamment distraits par les notifications et les rappels numériques.

Obsidian, Roam ou Notion surfent sur cette tentation. Ils évoquent le petit « truc en plus technologique » qui fera de vous une meilleure personne. Ils mettent en avant le fait que ces applications deviennent des PKM, des PA (PKM : personal knowledge management system, PA : personal assistant).

D’autres applications disent qu’elles vous simplifient juste la vie, c’est le cas d’applications très simples mais très puissantes comme Evernote, ou l’app Notes d’Apple.

L’effet de dépendance

Le marketing numérique joue sur notre besoin de rester connectés en permanence, en nous faisant croire que ces applications sont indispensables pour notre productivité. Nous nous laissons parfois submerger par la dépendance à ces outils numériques, alors que nous pouvions autrefois gérer nos tâches sans eux. L’abondance d’options et de fonctionnalités nous incite à toujours en vouloir plus, créant ainsi de nouveaux besoins qui n’étaient pas présents auparavant.

C’est évidemment poussé à son paroxysme quand le milieu du travail s’empare de ces logiciels. Ainsi, de nombreuses boîtes ou start-ups utilisent Slack, Trello ou Notion et ne vous autorisent pas à être indépendant de ces applications.

La course à l’efficacité

Les applications de productivité vantent leur capacité à nous faire gagner du temps et à améliorer notre efficacité. Cependant, cette quête perpétuelle d’efficacité peut nous faire oublier l’importance de la réflexion, de la créativité et de la flexibilité dans notre gestion des tâches. Avant l’essor de ces applications, nous avions plus de liberté dans notre approche de la productivité, sans être constamment soumis à des indicateurs de performance numériques.

C’est la thématique préférée des YouTubeurs, des influenceuses sur Instagram ou des blogueurs sur Linkedin et WordPress. Il n’y a plus que le mot « productivité » qui ressort de la bouche des chantres du travail et du capitalisme. S’il est certain que vous pouvez peut-être trouver une solution à vos problèmes dans ces discours, il faut tout de même distinguer le vrai du faux et ne pas tomber dans le panneau à tous les coups (coûts).


✴️ Les applications de productivité ont certainement apporté des avantages indéniables dans notre manière de gérer nos tâches quotidiennes. Cependant, il est essentiel de se rappeler que nous avions autrefois des méthodes simples mais tout aussi efficaces pour organiser notre vie. Le marketing numérique a joué un rôle essentiel dans la création de nouveaux besoins en nous faisant croire que ces applications sont incontournables pour notre réussite. En gardant un esprit critique face à ces stratégies marketing, nous pouvons prendre des décisions plus réfléchies quant à l’utilisation de ces applications et revenir à une approche plus équilibrée de la productivité.


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– Enquête : canaux, formats et grandes tendances du marketing d’influence

– Mettre fin aux dérives des influenceurs

– Applications digitales : comment définir son propre besoin ?

– Lecture rapide les médias gobent l’arnaque.

Publié par T.A.

Blogueuse, professeure d'histoire, artiste et formatrice. Je parle littérature, art, sciences, cinéma, tutoriels informatiques, organisation et méthodologie, un peu d'écologie et de slow life, de la musique et des coups de coeur.

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